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Cyclisme et douleurs aux pieds

Une tecnopatie qui peut se développer avec le cyclisme est liée à la douleur du pied, qui peut se manifester par une sensation de gonflement, une perte de sensibilité, une inflammation ou une véritable douleur musculo-squelettique. Ces problèmes résultent généralement d’une mauvaise position de conduite ou de l’utilisation de chaussures inadaptées. Dans cet article, nous examinerons les problèmes de pied les plus courants et la manière de les résoudre.

Anatomie du pied

Le pied est l’une des parties les plus complexes et les plus merveilleuses du corps, une machine conçue pour nous permettre de marcher et de rester debout en défiant la gravité. Le pied, dans son ensemble, est constitué de la cheville, de l’articulation qui la relie à la partie inférieure du tibia, du talon (ou calcanéum), du tarse, des métatarsiens et des phalanges qui constituent les orteils. Au total, il y a 26 os. La connexion entre les os cuboïdes du calcanéum et les métatarsiens (qui sont au nombre de cinq comme les orteils), donne vie à la plante du pied, car c’est à cet endroit que se crée une arche convexe qui se fléchit, s’allonge et s’étire en fonction de la charge appliquée.

FINI LES DOULEURS EN SELLE

En fait, les os du pied fonctionnent comme une sorte de ressort qui se déforme pour supporter le poids du corps et se détend lorsque cette force cesse d’agir (ce qui n’est pas très différent d’une suspension). Cette déformation se produit à chaque pas que nous faisons et c’est une chose extraordinaire. De plus, les muscles du pied sont dotés d’un très haut degré d’innervation, ce qui en fait l’un des points les plus sensibles de tout le corps. Ce n’est malheureusement pas un hasard si, parmi les tortures les plus pratiquées par les régimes dictatoriaux, figure la falanga, d’origine grecque, qui consiste à frapper de manière répétée la plante des pieds avec une tige de cuir ou de bois, provoquant une douleur atroce. Les nerfs du pied sont le nerf tibial, qui innerve la partie postérieure, et le nerf plantaire médian, qui se divise en deux à la hauteur des têtes métatarsiennes et se divise encore pour atteindre chaque orteil.

En cyclisme, le pied est généralement moins sollicité que dans d’autres sports tels que le football ou la course à pied, car il n’y a pas de déchargement continu du poids du corps sur le sol avec déformation plantaire et il n’y a pratiquement pas de microtraumatismes dus à des impacts continus et répétés avec le sol. Il arrive cependant que des problèmes apparaissent, qui peuvent se limiter à une simple gêne mais qui peuvent s’aggraver, obligeant à suspendre l’activité, voire, dans des cas graves et heureusement peu fréquents, à abandonner le cyclisme.

Gonflement et rougeur

Les Anglais appellent ce problème « hot foot ». Il se manifeste par une forte chaleur au niveau des pieds, en particulier dans la zone plantaire. La sensation désagréable est celle d’une brûlure, d’une démangeaison et d’un gonflement généralisés. Parfois, on est obligé de s’arrêter, d’enlever ses chaussures et de se rafraîchir les pieds avec l’eau de la bouteille. Cette tecnopatie est causée par :

  • Les chaussures excessivement rigides, très courantes dans le monde de la course à pied ;
  • Les chaussures trop serrées, avec des sangles ou des réglages micrométriques qui empêchent la circulation ;
  • L’utilisation de chaussettes et de semelles intérieures peu respirante, qui empêchent le pied de respirer et d’évacuer la sueur. Ce phénomène est particulièrement visible en été, lorsque la chaleur excessive fait gonfler les pieds enfermés dans les chaussures.

Perte de sensibilité

Tout aussi ennuyeux, ce phénomène se produit lorsque nous commençons à ne plus sentir nos pieds, avec une sensation de gonflement au niveau des orteils. Ce problème survient généralement au moment d’enlever les chaussures, avec une lente acquisition de la sensibilité, accompagnée d’une sensation de brûlure et de démangeaison. Cet état est dû à :

Sortir dans des conditions froides

Lorsque la température descend en dessous du niveau de garde, notre cerveau (qui est conçu pour nous maintenir en vie) met en œuvre une série de modifications pour garder nos organes internes au chaud. En conséquence, la circulation vers les membres est restreinte, tandis qu’elle est maintenue en vie dans la partie centrale du corps afin que les organes vitaux soient réchauffés et alimentés en sang. Il est donc important de choisir des chaussures et des chaussettes qui gardent les pieds au chaud.

Petites chaussures

Parfois, les chaussures de cyclisme, en particulier celles qui sont conçues pour la performance, ont un design et une taille plus petits que la moyenne. Une chaussure de cyclisme de taille 40 peut être plus petite que sa contrepartie décontractée. En conséquence, le pied est contraint dans un espace insuffisant et la circulation commence à ralentir. Le sang n’atteint plus les extrémités des orteils, qui perdent leur sensibilité et donnent l’impression de gonfler. Au bout d’un certain temps, le pied devient douloureux. Dans les cas les plus graves, le manque de circulation peut entraîner la chute des ongles ou leur noircissement (comme un véritable syndrome d’engelure). Si le problème est dû aux chaussures, il faut essayer de les élargir à l’aide d’un outil spécial appelé « élargisseur de chaussures », qui s’insère à l’intérieur de la chaussure et tend à déformer la tige. Malheureusement, cette technique est inefficace avec des chaussures plus rigides, qu’il faudra nécessairement changer.

Chaussures trop serrées

Comme dans le cas précédent, un réglage trop serré de la chaussure peut donner une première impression d’amélioration des performances, le pied semblant bien guidé. En réalité, la circulation est inhibée et les problèmes décrits apparaissent rapidement.

Douleur dans la plante du pied

Le problème se manifeste par une douleur à la plante du pied, qui peut être passagère ou plus sévère, allant jusqu’à l’impossibilité de marcher sans ressentir de douleur. Cette technopathie est généralement due à

une mauvaise qualité de l’empeigne

Lorsque le pied est en phase 3 du pédalage, c’est-à-dire en phase de traction, la force musculaire tire sur la chaussure qui se déforme pour former une sorte de voûte. Cette déformation doit être combattue par une tige de qualité capable de résister à la force. Une tige de mauvaise qualité se déformera considérablement, obligeant la voûte à s’adapter et donc à se déformer à son tour, développant des troubles musculo-squelettiques.

Utilisation de chaussures inadaptées

L’utilisation de baskets, de chaussures de course ou de chaussures de cyclisme décontractées (en particulier les chaussures de VTT) peut entraîner des problèmes considérables, car ces chaussures ont des tiges et des semelles conçues pour autre chose et certainement pas pour soutenir le pied dans la dynamique du pédalage.

Mauvaise position des cales

Si les cales sont placées trop en arrière, l’axe de la pédale travaille sur la voûte plantaire et non sur la première tête métatarsienne. Outre les problèmes de genou et de cheville qui peuvent survenir, cette position incorrecte fait que la résistance de l’axe de la pédale se décharge directement sur la voûte plantaire, ce qui entraîne des douleurs et des problèmes.

Douleur à la cheville

Ces problèmes, ainsi que les problèmes de genoux, sont parmi les tecnopathologies les plus répandues chez les cyclistes qui utilisent des pédales à blocage rapide. Cela n’est pas dû à la technologie des pédales (souvent critiquée par les utilisateurs de pédales plates) mais à un mauvais positionnement de la cale.

Mauvaise rotation de la cale

L’une des idées fausses du passé consistait à croire que la position parfaite du pied était parallèle au cadre. Le pied devait être droit et pas autrement. Ces indications figuraient également dans le texte compilé par le CONI en 1972, la première étude au monde sur l’itération de la demi-jambe, qui a été considérée pendant des années comme la bible du cyclisme mondial. Il s’agit d’un concept erroné. Tenez-vous debout, les jambes de la même largeur que les épaules, et observez vos pieds. Si vous êtes parmi les plus chanceux, vos pieds sont parfaitement droits. Si, en revanche, vous faites partie des 94 % restants de l’humanité, vos pieds seront légèrement tournés vers l’extérieur ou vers l’intérieur. Le pied sur la pédale doit refléter sa position naturelle, les cales doivent donc être orientées de manière à ce qu’il n’y ait pas d’étranglement. Dans le cas contraire, la cheville et le genou subissent une rotation anormale et souffrent.

Mauvais niveau du pied

Il serait agréable de vivre dans un monde où le corps humain serait symétrique et parfait, mais ce monde n’existe pas. La plante des pieds ne repose pas parfaitement sur le sol, mais peut s’appuyer sur l’extérieur (pied varus) ou sur l’intérieur (pied valgus). Le pied varus est fréquent chez 87% des humains alors que le pied valgus est limité à 9%. Cette pathologie doit être prise en charge par une semelle anatomique à placer à l’intérieur de la chaussure pour « niveler » la plante du pied.

Pronation et supination

Ces deux termes très courants dans le monde de la course à pied (où les mêmes modèles de chaussures sont proposés aux coureurs supinateurs et pronateurs) indiquent la rotation du pied par rapport à la cheville. Un pied tourné vers l’intérieur est un pied pronateur tandis qu’un pied tourné vers l’extérieur est un pied supinateur. Cette rotation transversale doit être nivelée à l’aide de cales à insérer sous les crampons, afin de maintenir la cheville et le pied en ligne droite (dans la mesure du possible) et de faire en sorte que la transmission de puissance suive une direction droite du genou au pied en passant par le tibia et la cheville, tout en évitant qu’elle ne s’évacue sur l’articulation.

Règles de base

Si vous rencontrez des problèmes au niveau des pieds ou de l’articulation de la cheville lorsque vous faites du vélo (ils apparaissent généralement après plusieurs kilomètres ou plusieurs jours de pratique), vous avez le choix entre deux solutions :

  • Vérifier le réglage de la cale : déport, planéité et rotation ;
  • Vérifier la chaussure : déformation de la tige, taille insuffisante, serrage excessif ;

En moyenne, l’action sur ces deux facteurs résout les problèmes, mais si les tecnopathies devaient persister, il serait bon de procéder à un examen biomécanique complet, où l’on vérifierait le varus ou le valgus du pied, la pronation ou la supination et éventuellement la différence de longueur des jambes, ainsi que la dynamique du pédalage. De cette manière, des solutions peuvent être mises en œuvre pour résoudre les éventuels déséquilibres squelettiques et musculaires et résoudre les problèmes à la racine.

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