Plan d’épargne retraite : l’heure des comptes
Le plan d’épargne retraite (PER) termine sa première année d’existence. Ce dispositif d’épargne lancé à l’initiative du gouvernement fin 2019 affiche d’excellents résultats. Il faut dire que ce dispositif répond bien aux ambitions des épargnants. Avec un taux d’épargne moyen de près de 15 %, les Français sont historiquement de gros épargnants. Et les Français sont également friands de solutions de défiscalisation, le PER répond justement à cette attente.
Cet article est l’occasion de rappeler le mode de fonctionnement de ce nouveau plan d’épargne retraite et de faire le bilan de l’offre de contrats de PER disponibles un an après son lancement.
Le mode de fonctionnement du plan d’épargne retraite
Le plan épargne retraite (PER) est une enveloppe fiscale permettant d’investir son épargne spécifiquement dans le but de préparer sa retraite. Et pour cause, les encours sont bloqués jusqu’à la retraite ! L’épargnant ne pourra débloquer le capital qu’à partir du moment où il aura fait valoir ses droits à la retraite. Sachez toutefois que le législateur a introduit plusieurs exceptions à cette règle. Ainsi, en cas de coup du dur (fin de droit au chômage, faillite, invalidité notamment) il sera possible de réaliser un retrait anticipé. Aussi, et c’est une nouveauté, l’achat de sa résidence principale permet également de réaliser un retrait anticipé du PER.
Les épargnants français se tournent massivement vers les assurances vie pour placer leur bas de laine (les encours en assurances représentent autour de 1800 milliards d’euros). Avec l’assurance vie, et contrairement au PER, les retraits sont possibles à tout moment. Alors pourquoi se tourner vers un PER ? Tout simplement car le plan d’épargne retraite permet de diminuer son impôt sur le revenu.
La déduction des versements
En effet, les versements réalisés sur le PER sont déductibles du revenu imposable, cela dans la limite de 10 % de ses revenus de l’année précédente. Concrètement, si on prend le cas d’un épargnant gagnant 30 000 euros à l’année (revenu imposable), avec une seule part fiscale, il se situe dans la tranche marginale d’imposition à 30 %. Un versement de 3 000 euros sur son PER lui permettra de déduire ce même montant de son revenu imposable. Ainsi, l’économie d’impôt sera de 900 euros (30 % du versement).
Au moment de la retraite, l’épargnant pourra au choix opter pour une sortie en rente et/ou en capital. On a donc là davantage de souplesse que ne le permettaient les anciens dispositifs d’épargne.
En termes de supports d’investissement, le PER permet d’accéder à un vaste choix d’OPCVM, de fonds d’investissement diversifiés, de valeurs mobilières, etc. Certains PER donnent également accès à une belle sélection de supports immobiliers. Voyons plus en détail quelles sont les caractéristiques des contrats de PER commercialisés depuis le lancement de ce dispositif.
Le lancement d’une multitude de contrats performants
La très grande majorité des PER est du type assurantiel. Ces PER assurantiels permettent une allocation du capital en tout point semblable à celle que les épargnants peuvent réaliser au sein d’une assurance vie multisupport. Les épargnants ont donc la possibilité d’arbitrer entre des fonds euro pour jouer la sécurité ou bien des supports en unités de compte pour aller chercher davantage de performance. En assurance vie, près de 75 % des encours sont investis en fonds euro. Concernant le PER, les épargnants seraient bien avisés de réduire cette exposition aux fonds euro et de privilégier les supports dynamiques en unités de compte, en particulier lorsque l’épargne est investie avec un horizon de placement de plus de 5-8 ans.
Déléguer la gestion de son PER
Cela dit, la plupart des épargnants aura intérêt à déléguer la gestion de leur PER. Les meilleurs PER proposent un vaste choix de supports d’investissement, il n’est pas toujours facile de savoir vers quels supports se tourner. Le choix des supports doit être adapté aux objectifs de l’épargnant. En optant pour une gestion déléguée, le professionnel qui obtient le mandat de gestion s’occupe de déterminer le profil de l’épargnant en posant un certain nombre de questions aux clients : son âge, son horizon de placement, ses objectifs financiers, son aversion au risque et notamment sa réaction en cas de fluctuation à la baisse des encours (risque inhérent aux marchés actions), etc.
Il existe aussi des PER du type bancaire (l’alternative au PER assurantiel), ils doivent se compter sur les doigts d’une main. Les PER bancaires ne permettent pas d’investir en fonds euro et la fiscalité de la succession en cas de décès du souscripteur est moins avantageuse que celle du PER assurantiel. Au-delà de ces inconvénients, les PER bancaires proposent généralement eux-aussi un service de gestion déléguée et certains affichent des niveaux de frais de gestion très compétitifs.
Le choix d’un bon PER
En pratique, un bon PER se reconnaît à son large choix de supports en unités de compte, et des frais de gestion des unités compris idéalement entre 0,50 et 0,60 % par an (la référence dans le secteur). Attention aux frais sur versement qui peuvent monter jusqu’à 5 % dans les banques les plus gourmandes, alors qu’il y a des PER à 0 frais sur versement ! Il faut également être attentif aux frais de gestion déléguée si vous souhaitez vous tourner vers cette option. Les contrats de PER n’ayant qu’un an d’existence, on ne dispose pas encore d’historique de performance. En attendant, on peut se référer à la performance des contrats d’assurance vie analogues commercialisés par les mêmes banques ou les mêmes courtiers. Ce sont les mêmes assureurs et les pratiques de gestion seront également communes.
Un an après son lancement, le PER a séduit plus de 250 000 épargnants. Le gouvernement a vu juste avec ce dispositif d’épargne répondant parfaitement aux aspirations des Français. Les épargnants disposent d’un large choix de contrats sur le marché.